posté le 08-02-2011 à 18:49:51

Concours Fanfiction : Le Docteur, les Cybermen et moi by Emodoe

Emodoe est une grande fan de Doctor Who, c'est à elle que l'on doit ces super résumés des épisodes de l'ancienne série.

Voici sa participation pour le concours de fanfiction, et encore une fois voici une histoire originale ^^

Bonne lecture !  

 

 

 

 

Le Docteur, les Cybermen et moi

Par Emodoe

 

 

 

 

 

Cette histoire se déroule juste avant The Waters of Mars.

 

 

  -    C’est la troisième fois ce mois-ci, mademoiselle Aberdeen, me dit le policier d’un ton sévère.

Je ne répondis rien, me contentant de le fixer d’un œil noir, affalée sur ma chaise et les bras croisés. Il poussa un soupir résigné et ôta ses lunettes pour me regarder dans les yeux.

  -    Emily, tu es une fille intelligente, me dit-il en abandonnant son ton formel. Je sais que tu traverses une phase difficile mais il est temps que tu penses à ton avenir. Quel âge tu as ? Seize ans ? Bientôt dix-sept ? Tu ne crois pas que ce serait mieux si tu arrêtais de te retrouver au commissariat tous les quinze jours ?

  -    Va te faire voir.

Il s’appelait Drake et malheureusement pour moi, c’était un vieil ami de ma mère. Ce qui voulait dire qu’il se sentait obligé de se soucier de mon sort. Chaque fois qu’on m’amenait au commissariat, il me prenait en charge et tentait de remettre sur le droit chemin la jeune délinquante que je suis, à mon plus grand désespoir.

  -    Bon, reprenons, dit-il. Alors, Vol à l’étalage, coups et blessures…Et maintenant tu te lances dans une carrière de pickpocket ?

  -    J’avais besoin  de fric.

Il posa mon butin des dernières heures sur le bureau. Des clés de voiture, de l’argent liquide, une carte bleu, et un drôle de portefeuille que Drake ramassa.

  -    Celui-là je l’ai pas volé, il est à moi, dis-je machinalement.

Il l’ouvrit d’un air soupçonneux, avant de me le tendre, à ma grande surprise. D’habitude il voyait toujours quand je mentais. Je mis le portefeuille dans ma poche. De toute façon, il ne contenait rien d’autre qu’une feuille de papier blanc. Le cinglé à qui je l’avais piqué ne s’en était même pas rendu compte.

Le téléphone portable de Drake sonna, il s’éloigna, me laissant seule avec l’horloge qui semblait refuser d’avancer. Il était 1h30 du matin. Je regardai atour de moi. Le commissariat était organisé en plusieurs petits bureaux ouverts, comme des boxes pour les chevaux. Un homme entra, fermement escorté par un policier en uniforme et je reconnus le type au manteau marron, le cinglé à qui j’avais volé le portefeuille.

  -    Ecoutez, tout ça est parfaitement ridicule, dit-il. Je ne suis pas un cambrioleur.

  -    Ah non ? répondit le policier. Alors qu’est-ce que vous faisiez dans la maison de madame Turner en pleine nuit ?

Ils s’installèrent dans le boxe à coté du mien.

  -    C’est à cause de ce signal que j’ai capté, il y avait quelque chose dans sa cave qui… Enfin bref, j’ai réglé ce problème et j’allais m’éclipser discrètement. Si seulement il n’y avait pas eu ce chat !

  -    Vous éclipser discrètement avec l’argenterie.

  -    Non, non, non, non, j’allais la remettre à sa place. La créature qu’il y avait dans sa cave est allergique à l’argent, vous comprenez ?

Je haussai les sourcils. Qu’est-ce qu’il cherchait, un loup-garou ? Je lançai un regard noir à l’horloge qui semblait prendre les secondes pour des minutes.

  -    Nom, prénom, demanda le policier dans le boxe d’à coté.

  -    Hum, Smith, John.

  -    Oh, je vous en prie !

  -    Ils existent vous savez.

  -    Et bien sûr, vous n’avez aucun papier d’identité pour le prouver.

  -    Vous allez rire mais, j’ai peur qu’on me l’ait volé.

Je pris le portefeuille dans ma poche et l’ouvrit… et clignai des yeux plusieurs fois. A ma grande surprise, j’avais sous les yeux une carte d’identité au nom de John Smith. J’avais la berlue ou quoi ? Ce n’était qu’un bout de papier blanc quand je l’avais ouvert la première fois ! Profondément intriguée, je jetai un coup d’œil à ce soi-disant John Smith.

  -    Je vais vous demander de vider vos poches, docteur John Smith.

L’homme au manteau fit la grimace.

  -    Est-ce vraiment nécessaire ? demanda-t-il.

  -    ça ne l’était pas vraiment jusqu’à ce que vous me posiez cette question. Videz vos poches.

  -    ça risque de prendre un moment, vous savez ?

Sous le regard ébahit de son interlocuteur, il sortit méticuleusement des ses poches un stéthoscope, un étrange objet qu’il présenta comme une sorte de tournevis, une pomme à moitié mangée, un sachet de bonbons vide, une bobine de fil, un drôle de petit objet métallique indéfinissable, différentes pièces de circuits électroniques, quelques épingles, des vis et des boulons, une boule de cristal, un maillet, un silex, et un carnet de croquis.

J’écarquillai les yeux, comment tout ça pouvait-il tenir dans ses poches ? Le flic, disparaissant derrière l’entassement sur le bureau, n’en menait pas large. Celui qu’il avait appelé docteur John Smith semblait lui-même surpris de tout ce qu’il avait dans ses poches, comme s’il en avait oublié la moitié et redécouvrait les objets au fur et à mesure qu’il les sortait. Il fit un grand sourire en posant sur le bureau un pistolet à eau et se rassit en croisant les bras.

  -    Euh… Bon, fit le flic en toussotant. Qu’est-ce que c’est que ça ?

Il tenait le petit objet cylindrique en métal noir que Smith avait sorti de la poche de son veston.

  -    Vous allez rire, répondit celui-ci, mais je n’en ai pas la moindre idée. Je l’ai retrouvé dans un de mes coffres de collection et je n’arrive pas à me rappeler où je l’ai ramassé. J’allai le ranger mais j’ai été distrait par une petite désynchronisation du traceur de trajectoire libre moyenne…

Drake revint à ce moment-là, l’air soucieux, mais il ne m’accorda pas un seul regard.

  -    Lawrence ? fit-il au policier de Smith. Tu peux venir une minute.

Le dénommé Lawrence grimaça, mais semblait visiblement soulagé de s’éclipser. Il se leva, emportant l’objet métallique, et rejoignit Drake dans la pièce d’à coté.

  -    Je suis sûr de l’avoir pris dans le coffre C… marmonna Smith. C… Carrionite ? Clé du Temps ?

  -    Hep ! Beau gosse ! fis-je.

Il ne réagit pas, plongé dans ces pensées.

  -    Hé, « John Smith », c’est à toi que je cause !

  -    Pardon ? fit-il en se tournant vers moi.

  -    Tu cherches ça ? fis-je en lui montrant son portefeuille.

  -    Oh, mon papier psychique ! Où l’as-tu trouvé ? Attends une minute, c’est toi qui m’as bousculé dans la rue tout à l’heure quand je traquais ce… machin, dans la cave de Madame Turner. Tu me l’as volé, tu es une pickpocket !

  -    Sans blague ! Pourquoi je suis là à ton avis ? Comment ça se fait que la feuille ait changé ? Je suis pas cinglée, je l’ai bien vu.

  -    C’est du papier psychique, ça montre au gens ce qu’ils veulent voir.

  -    Cool, ça marche comment ? C’est électronique.

  -    Ce ne sont pas tes affaires, rends-le moi.

Je secouai la tête avec un sourire sarcastique et il haussa les épaules, remettant la question à plus tard.

  -    Carrionites ? fit-il. Non, je l’ai déjà dit. Castrovalva ? Cryons ?                                      

  -    Cryons ? répétai-je, bien décidée à ne pas le laisser m’évincer comme ça.

  -    Les habitants originels de la planète Telos, expliqua-t-il sans me regarder. La planète d’adoption des…

Il se leva brusquement et tapa des deux mains sur la table, les yeux écarquillés d’horreur.

  -    Cybermen ! termina-t-il en criant.

Quelques têtes agacées se tournèrent brièvement vers lui avant de retourner à leurs occupations. Smith ramassa précipitamment ses affaires, les fourra au hasard dans ses poches et se précipita vers Lawrence. Je me mordis la lèvre deux secondes et décidai de le suivre. Je le vis sauter sur Lawrence et lui arracher le petit cylindre des mains.

  -    Trop tard… murmura-t-il avec effroi.

L’objet avait perdu sa couleur noire mate et était maintenant d’un argenté brillant comme un sou neuf. Smith, l’air grave, se précipita vers la porte, sous le regard stupéfait des deux policiers, mais s’arrêta brusquement devant moi.

  -    Rends-moi mon papier psychique ! ordonna-t-il.

Il n’était plus d’humeur à rire.

  -    Qu’est-ce qui se passe ? demandai-je.

Sans répondre, il m’attrapa par le poignet et m’entraîna dehors, jugeant sans doute qu’il n’avait pas le temps de me convaincre. Il commençait à me faire peur.

  -    Monsieur Smith, dis-je. Nous sommes devant un commissariat, si je hurle à l’agression sexuelle, vous aurez tous les flics sur le dos en moins d’une seconde.

  -    Je ne m’appelle pas Smith, je suis le Docteur, dit-il.

Il fouilla ma poche et récupéra son précieux papier avant de partir en courant.

  -    Hé ! Rattrapez-le ! cria quelqu’un.

Sans réfléchir, je me mis à courir aussi et semai rapidement ces balourds de flics. Je vis Smith, ou quel que soit son nom, ouvrir la porte d’une drôle de cabine bleue sur laquelle était marquée police box, et disparaître à l’intérieur. Intriguée, j’entrai dans la cabine à sa suite… et en eut le souffle coupé. Il appuya sur un levier et une colonne au milieu se mit à monter et à descendre avec un bruit inimitable.

  -    C’est impossible ! murmurai-je.

Il sursauta et se retourna.

  -    Qu’est-ce que tu fais là ? demanda-t-il brusquement d’un ton alarmé.

  -    Mais où sommes-nous.

  -    Dans mon vaisseau spatial, le TARDIS, pour Temps A Relativité Dimensionnelle Inter Spatiale.

  -    C’est… c’est plus grand…

  -    A l’intérieur qu’à l’extérieur, je sais. C’est parce qu’il est dimensionnellement transcendantal.

  -    Ce qui veut dire ?

  -    Qu’il est plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur. Ecoute. Tu ne sais pas dans quoi tu as mis les pieds. Je ne peux pas te ramener tout de suite, nous sommes déjà en route, alors nous devrons tous les deux faire avec.

  -    En route ? Pour où, monsieur Smith ?

  -    Je t’ai déjà dit de m’appeler Docteur, et nous sommes en route pour Telos.

 

 

 

  -    Une autre planète ! m’écriai-je. C’est vraiment une autre planète ! C’est incroyable ! Fantastique ! C’est vraiment un vaisseau spatial, vous êtes vraiment un extraterrestre !

Nous venions d’atterrir et de sortir de cette impossible cabine bleue pour entrer dans un monde de neige et de glace. L’homme qui se faisait appeler Docteur grogna quelque chose, mi-amusé, mi agacé.

  -    Inutile de crier à tout le monde que nous sommes là, fit-il.

  -    Ces Cybermen, fis-je. Ce sont ces hommes de métal qui se baladaient partout il y’a quelques années ?

  -    Plus ou moins. Mais ceux qui dorment sur Telos ne sont pas les mêmes, ceux-là viennent de notre univers, de la planète Mondas.

  -    Qu’est-ce qu’on fait là, Docteur ? demandai-je.

Il sortit l’objet métallique de sa poche.

  -    Ceci, dit-il, est un artéfact cyberman que j’ai ramassé il y a longtemps. Il s’est activé au contact de l’ADN humain et a envoyé un signal ici, signal dont les Cybermen pourront se servir pour diriger leurs vaisseaux vers la Terre, qu’ils veulent envahir depuis longtemps pour en piller les ressources. Je dois supprimer ce signal de leur ordinateur avant qu’il ne soit trop tard.

  -    Hein ? fis-je. Mais pourquoi avez-vous gardé un truc aussi dangereux ?

  -    Je ne jette jamais rien, par principe.

Je le suivis jusqu’à deux gigantesques portes creusées dans la montagne, ornées d’images de Cybermen. Elles étaient entrouvertes.

  -    C’est mauvais signe, marmonna-t-il pour lui-même. J’avais électrifié ces portes la dernière fois que je suis venu. Enfin, chronologiquement parlant… Le Contrôleur a dû survivre et réveiller les autres. Donne-moi tes boucles d’oreille.

  -    Quoi ? fis-je.

  -    Tes boucles d’oreille, elles sont en or. L’or est inaltérable et bloque leur système respiratoire. Donne-les-moi.

Je détachai mes boucles d’oreille et les posai dans sa main tendue.

  -    Vous allez les attaquer avec ?

  -    Non, je ne veux pas qu’ils te considèrent comme une menace à cause de ça.

Nous sommes entrés prudemment. Le Docteur se dirigea droit vers l’ordinateur et commença à manipuler les leviers. Je poussai soudain un hurlement strident, un Cyberman venait d’arriver et se dirigeait vers nous. Un autre m’agrippa par derrière et leva son bras au-dessus de ma tête. Le Docteur lui lança mes boucles d’oreille dans la bouche et m’attrapa le poignet, m’entraînant dans une autre pièce en laissant le Cyberman se convulser sur le sol. Nous nous sommes enfermés dans la pièce pour échapper aux autres Cybermen. Je me tournai vers le Docteur, reprenant ma respiration. Il avait une expression sinistre et je compris qu’il s’en voulait d’avoir causé la mort de cette créature démoniaque.

  -    Je croyais que les Cybermen ne ressentaient aucune émotion, dis-je. Il s’en fichait de mourir, ce n’était qu’une chose.

Le Docteur secoua la tête.

  -    C’était malgré tout une forme de vie, ils n’ont pas demandé d’être comme ça.

  -    Précisément ! Ils ne le voulaient pas. S’ils me capturent et me transforment en l’un des leurs, je voudrais que vous me tuiez. Quelle que soit la personne à qui appartenait ce cerveau, elle vous est sûrement reconnaissante.

Il tendit la main pour m’interrompre, semblant regarder quelque chose que je ne pouvais pas voir. La porte s’ouvrit soudainement et un Cyberman un peu différent des autres entra, escorté de plusieurs autres.

  -    Le Contrôleur, dit le Docteur.

  -    Vous allez nous donner la clé de votre vaisseau temporel, dit le Cyberman, ou nous la prendrons sur votre cadavre.

Son attention était entièrement concentrée sur le Docteur. Je me glissai de coté, vers la porte, et attaquait un Cyberman avec la montre en or que j’avais volée la semaine précédente. Profitant de la diversion, le Docteur plongea au sol pour éviter la main du Contrôleur qui se dirigeait vers lui et courus vers moi. Il m’attrapa par le bras et nous sommes partis en courant vers les grandes portes du tombeau. Au passage le Docteur pointa quelque chose vers l’ordinateur, ce qui provoqua quelques petites explosions.

-          Tournevis sonique, dit-il avec un grand sourire.

Nous sommes sortis dans la neige et le Docteur referma les lourdes portes, les verrouillant avec son tournevis sonique. 

 

 

 

 

-      Je n’ai pas le temps de les électrifier, mais ça les retiendra un moment. Suffisamment pour regagner le TARDIS.

  -    Quoi ? fis-je. On s’en va comme ça ? Mais ils représentent toujours une menace !

  -    J’ai coupé le signal, tout va bien. Oh, ils vont bien encore tenter de détruire la Terre en 1985, c’est pour ça qu’ils veulent un vaisseau temporel, mais ne t’en fais pas, je les ai déjà arrêtés. Il y a longtemps…

  -    Quoi ?

Il me sourit d’un air mystérieux, et m’entraîna jusqu’à la petite cabine bleue, qui semblait très déplacée dans cet environnement neigeux.

*

  -    Ils ont parlé de vaisseau temporel, lançai-je un peu plus tard, dans le TARDIS. Vous voyagez donc aussi dans le temps ?

Il hocha la tête, l’air grave.

  -    C’est formidable ! m’écriai-je. Je me demande comment je peux encore être surprise après tout ce que j’ai vu ! Alors, où est-ce qu’on va ? J’adorerai voir l’Amérique coloniale du 18ème siècle !

Le Docteur manipula le panneau de commande sans un mot. La colonne centrale s’immobilisa quelques minutes plus tard à peine.

  -    Nous sommes arrivés, dit le Docteur.

  -    Où ça ? demandai-je avec enthousiasme.

Il ne répondit pas, ce qui était de mauvais augure.

  -    L’Amérique du 18ème ? demandai-je avec espoir.

  -    Non.

  -    Une planète lointaine, alors ?

Il secoua la tête.

  -    Allez, dîtes-moi, où sommes-nous ?

  -    Londres, 27 août 2010… 2h03 du matin, ajouta-t-il après avoir  jeté un coup d’œil au panneau de commande.

Mon sourire s’effaça aussitôt.

  -    Vous m’avez ramenée au moment où on est parti.

Il hocha la tête.

  -    Mais je ne veux pas rentrer ! Il n’y a rien pour moi dans ce monde ! Avec vous je… je me suis sentie vivante pour la première fois de ma vie ! Docteur, je vous en prie, ne me ramenez pas !

  -    Je suis désolé.

Le silence s’installa quelques secondes. Il ne changerait pas d’avis, je le savais.

  -    Pourquoi ? finis-je par demander.

  -    Ma vie est trop dangereuse, je ne veux pas mettre la tienne en danger, et tu n’as que seize ans, ta vie est sur Terre.

  -    Non ! criai-je. Non, ma vie n’est pas ici ! Je vole, je me bagarre, mais ce n’est pas moi... Avec vous j’étais vraiment moi ! Vous me rendez meilleure, vous… vous pouvez sauvez mon âme de la déchéance !

  -    Je regrette, dit-il.

  -    Si je veux mettre ma vie en danger, c’est mon problème ! Je ne pourrais jamais me contenter d’une vie ordinaire, j’ai besoin de plus ! D’aventures !

  -    Si tu cherches bien, tu peux trouver de formidables aventures sur Terre.

  -    Ca vous va bien de dire ça ! Monsieur « je voyage dans tout l’univers à la recherche d’aventures extraordinaires ! » Je veux rester avec vous !

Il se tourna brusquement vers moi, le regard sombre.

  -    A ton avis, que ce serait-il passé si tu n’avais pas porté des boucles d’oreilles en or aujourd’hui ? Tu serais morte ! J’ai décidé de voyager seul, je… Je ne supporterai pas de perdre quelqu’un d’autre.

Je refermai la bouche. Il n’y avait rien à faire.

  -    C’est stupide, dis-je en baissant la tête. Moi aussi j’ai perdu quelqu’un il n’y a pas longtemps, mon père. Ce n’est pas une raison pour passer à coté de sa vie par peur de souffrir.

  -    Ce n’est pas une peur, c’est une certitude. Les vies humaines sont trop courtes.

Je restai plantée là encore quelques secondes, puis, résignée, je le serrai dans mes bras avant de me diriger vers la porte, les larmes aux yeux. Je me retournai, regardant la cabine bleue disparaître avec ce son indéfinissable, le son le plus merveilleux de l’univers. Je ne bougeai pas et comptai mentalement. Cinq, quatre, trois, deux… Le son réapparut, la cabine aussi. Le Docteur en sortit et tendit la main vers moi. Je lui fis un grand sourire et lui rendis les clés que je lui avais piquées.

*

  -    Tu es intelligente, Lily, me dit-il tendrement. Tu peux faire quelque chose d’intéressant de ta vie. Je reviendrai peut-être un jour voir ce que tu en as fait, alors ne me déçois pas.

Je ne répondis pas, incapable de faire une telle promesse. Nous étions assis sur un banc, devant la cabine bleue qui attendait patiemment son propriétaire. Je levais les yeux vers le ciel.

  -    J’aimerai voir les étoiles, murmurai-je soudain pour moi-même.

  -    Je t’ai déjà dit…

  -    Non, je veux dire, d’ici, maintenant.

Il sourit alors et sortit son tournevis sonique, qu’il pointa en l’air. Toutes les lumières de la ville s’éteignirent brusquement, rendant visible un ciel magnifique. Je le regardai, surprise, et il me fit un clin d’œil. Une étoile filante passa au-dessus de nos têtes.

  -    Docteur, dis-je. Vous ne devriez pas rester seul. Si vous n’avez personne à protéger, vous finirez par faire une erreur. Un jour, vous irez trop loin, et vous ne reviendrez pas.

Il ne répondit pas, levant les yeux vers le ciel.

  -    Comment vous appelez cette étoile ? demandai-je en pointant la plus brillante. La rouge. Attendez, laissez-moi deviner. Quelque chose comme XPZ548 ?

  -    Non, dit-il en souriant. Mars.

  -    Mars… répétai-je. Vous y êtes déjà allé ?

  -    Pas récemment. Les martiens ne sont pas très sympathiques. Les Vénusiens le sont beaucoup plus, ils ont d’excellentes berceuses pour endormir les monstres.

Je levai les yeux vers lui, est-ce qu’il se moquait de moi ?

  -    Vous voulez bien allez sur Mars ? demandai-je. Peu importe quand. J’aimerai juste… pouvoir lever les yeux vers elle en me disant « Il est peut-être là-bas en ce moment ».

  -    Si ça peut te faire plaisir, répondit-il. Je laisserai le TARDIS choisir la date.

Il revint vers sa cabine bleue et disparut à l’intérieur après m’avoir adressé un joyeux signe de la main.

  -    Mars, me voilà ! L’entendis-je dire avant que le vaisseau ne se dématérialise, disparaissant à jamais.

*

Je n’ai jamais revu le Docteur. Tous les ans, lorsque Mars est visible dans le ciel, je lève les yeux vers elle en me demandant s’il y est. S’il y a déjà été, ou s’il y sera dans le futur. J’ai fini par faire quelque chose de ma vie comme il me l’avait demandé, je suis devenue physicienne. Sans doute une manière de me rapprocher de lui… J’ai longtemps attendu qu’il vienne me féliciter, mais toujours en vain. Je me suis même mariée ! Mais ce n’est pas une très grande réussite. Je crois qu’il devine que je pense encore souvent au Docteur. Je continue toujours à guetter la cabine bleue dans les rues de Londres, et le son qu’elle produit… Je sais qu’il ne reviendra plus, je le sens, mais le merveilleux Docteur restera à jamais dans mon cœur.

 

 

FIN                 

 


Commentaires

 

GunnerEradiqueur  le 30-03-2011 à 19:27:47  #   (site)

Je ne m'attendais pas une réponse,mais au moins ça éclairci mes interrogations!Mais ça reste quand même bancale,ça aurait été mieux que la boite metallique se situe dans la demeure de madame Turner,et que le docteur l'ai récupérée!Ton récit est bien construit et bien mené à son terme,seul ces défauts que j'ai stipulé précédement,font que ton récit ne soit pas parfait!Peut être gagneras tu ce concours,pour ma part tu fais partie des pétendants,reste plus qu'à prier!

Emodoe  le 30-03-2011 à 09:53:28  #

Merci pour ton commentaire, GunnerEradiqueur. Je prends note^^
Pour répondre a tes questions, Lily a piqué le papier psychique du Docteur en le croisant dans la rue, sans doute au moment où il se rendait chez madame Turner. Quant à la "boite métalique" comme tu dis, et bien le Docteur l'avait depuis très longtemps, c'est un collectionneur. Il a dû la récupérer lors d'un de ces précédents combat contre le Cybermen de Mondas et il vient de la retrouver en ce demandant où il l'avait ramassée.

GunnerEradiqueur  le 29-03-2011 à 20:24:35  #   (site)

Très atrractif comme récit!Hélas le passage dans le comissariat est beaucoup trop long et incomprehensible!Les répliques se succèdent si bien qu'on ne sait plus qui parlent à chaque fois!Autre souci comment Lily possède t'elle le portefeuille du docteur,alors que celui-ci est été arrêté en pleine nuit dans la demeure de madame Turner?Et la boite metallique brillante qui sert de signale aux cybermen,d'ou vient elle?!Pour la suite,sympa on lit s'en s'ennuiyer,mis à part la chute,qui fait trop CV!Vraiment un grand talent de narratrice!

Emodoe  le 16-03-2011 à 09:56:20  #

Merci pour ton commentaire, Blue Box, ça me fait vraiment plaisir ! Merci.

Blue Box  le 16-03-2011 à 00:36:18  #

Superbe aventure. J’hésite à l’anayser car je voudrais pas la gâcher pour les autres lecteurs – mais, elle mérite de remporter le concours. Les personnages originaux, une histoire montée de toutes pièces et, plus important une histoire qui me touche.

«Je continue toujours à guetter la cabine bleue dans les rues de Londres, et le son qu’elle produit… Je sais qu’il ne reviendra plus, je le sens, mais le merveilleux Docteur restera à jamais dans mon cœur.»

Tout simplement…Bravo !

Emodoe  le 09-02-2011 à 18:31:28  #

Merci ! ça me fait plaisir que t'apprécies ^^

BBBnocta  le 08-02-2011 à 22:00:44  #

Waouh, c'est super bien écrit!!! Ton héroïne a une personnalité originale, et les sentiments du Docteur sont super bien retranscrits!
Enjoy!

 
 
 

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