Top 6 Site Streaming 2020

Voici la première fanfiction pour le concours. 

Ludovic avait déjà participé au précédent concours d'écriture et c'est un plaisir de retrouver sa plume^^

Bonne lecture à tous ! 

LA BATAILLE D’AUSTFONNA

    À cette époque de l’année la Norvège était en période de « Nuit Polaire », un blizzard se déchainait sur l’archipel de Svalbard, réduisant considérablement la visibilité générale. Quelque part sur la calotte glacière Austfonna sur l’ile de Nordaustlandet se dressait un bâtiment bas, encadré d’une clôture électrifiée.

    L’intérieur était d’une telle propreté qu’il en paraissait presque irréel et il y régnait un silence de mort qui fut cependant interrompu par une succession de bruits secs :

    Clap ! Clap ! Clap !

    Une femme et deux êtres encapuchonnées et recouverts d’une coule pourpre parcouraient un long couloir, le bruit provenait des talons de la femme qui résonnaient sur le sol en marbre. Elle était habillée tout en noir et portait un cache-œil métallique du côté droit.

    Elle entra dans une salle en laissant les deux Moines Sans Tête, car tel était leur nom, dans le couloir. Lorsque la porte se referma derrière elle, ils se placèrent de chaque côté de l’encadrement et restèrent immobiles, surveillant silencieusement comme le font les soldats de la Garde Royale devant les portes du palais de Buckingham au Royaume-Uni.

    La pièce dans laquelle elle pénétra ressemblait à une chambre d’hôpital, deux hommes en blouse blanche s’affairaient autour du lit médical qui était occupé par un bébé endormi. Ils se retournèrent vers elle lorsqu’ils la virent arriver.

    – Hei, madame Kovarian, dit l’un d’eux d’une voix bourrue.

    – Comment se porte l’enfant ? demanda-t-elle sèchement.

    L’autre prit son bloc-notes et lui fit un résumé :

    – La babyen va très bien, il n’y a aucune insuffisance au niveau pulmonaire, le rythme cardiaque est en quatre battements malgré la présence d’un seul cœur mais cela est dû à son côté humain...

    – Ce n’est pas ça qui m’intéresse ! trancha-t-elle. Je veux savoir si elle possède les caractéristiques des Seigneurs du Temps. Si elle doit devenir mon arme contre le Docteur, je veux m’assurer qu’elle ait la possibilité de se mesurer à lui. Mes instructions étaient pourtant claires !

    Les deux hommes se tournèrent d’un même mouvement vers le chariot médical qui se trouvait à côté du lit, dans une bassine en fer il y avait une seringue qui contentait du poison. Madame Kovarian la prit et la présenta à l’un des hommes.

    – Il n’y a qu’un seul moyen de savoir si elle a le pouvoir de se régénérer, dit-elle en lui faisant comprendre que c’était à lui que revenait la terrible tâche.

    – Nei... jeg... jeg kan ikke gjøre det... je refuse !

    Ses protestations réveillèrent le bébé qui se mit à pleurer, elle présenta la seringue à l’autre homme.

    – Faîtes-le vous-même, madame Kovarian... dit-il.

    – Les hommes ne sont plus ce qu’ils étaient de nos jours, dit-elle en haussant les épaules.

    Elle s’approcha froidement du lit et enfonça la seringue dans le bras du bébé qui pleura d’abord de douleur à cause de la piqure puis le poison commença agir aussitôt et les longs sanglots du bébé se transformèrent en pleurs de panique, devenant une série de cris courts et saccadés. Ensuite son petit corps se mit à convulsionner violement, le bébé fut agité de spasmes et de la bave mousseuse sortit de sa bouche. Cela dura quelques secondes puis le bébé cessa de bouger. L’horreur que ressentaient les deux hommes pouvait se lire sur leur visage, même madame Kovarian commença à douter d’elle en réalisant ce qu’elle venait de commettre.

    – Slags sprø ! cria l’un des hommes. Vous l’avez tuée !

    Mais madame Kovarian ne l’écoutait pas, elle remarqua une sorte de scintillement orange qui émana soudainement des minuscules mains du bébé. Cette même lumière qui ondulait majestueusement apparut également autour de sa tête puis tout à coup elle eut un sursaut de puissance, obligeant le bébé à écarter les bras. Trois intenses jets de lumière jaillirent de ses bras et de sa tête tandis que l’enfant poussa un hurlement déchirant.

    Une fois le processus de la régénération terminée, il était évident que le bébé avait changé de forme. Ses yeux étaient devenus différents, son nez plus fin et elle avait beaucoup plus de cheveux que précédemment. Alors que les deux hommes avaient l’air dégoûté, madame Kovarian ne put s’empêcher d’esquisser un sourire.

    Rory était enfoncé dans le canapé du salon, il avait l’impression qu’un siècle s’était écoulé depuis la dernière fois qu’il avait quitté Leadworth, depuis ce maudit jour où Amy et lui avaient reçu cette maudite enveloppe bleue. Ces derniers mois ne furent qu’un enchainement de malheurs, le pire étant la bataille de Demon’s Run où leur fille Melody fut enlevée par une folle dont il avait oublié le nom et la révélation que leur avait faite la femme qui se tenait assise sur une chaise en face de lui :

    « C’est moi... je suis Melody... je suis ta fille... »

    Cette phrase que River Song avait dite à Amy l’avait presque autant bouleversé que lorsqu’il avait compris que l’autre folle s’était enfuie avec leur bébé. Un milliers de questions se bousculaient dans sa tête et il avait besoin de quelque chose de plus fort que le thé qu’Amy était en train de préparer.

    Dans la cuisine, Amy alluma la radio pour couvrir le son de ses sanglots, un flot de divers sentiments se déversait en elle : de la tristesse, de la rage, du désespoir... Sa fille, la chair de sa chair, lui avait été arrachée des mains sans qu’elle ne puisse rien faire...

    La théière se mit à siffler, ce qui la fit sursauter. Elle s’essuya les yeux en reniflant puis prépara le plateau avec trois tasses et un pot de biscuits avant de rejoindre les deux autres dans le salon.

    Rory leva les yeux vers elle, il savait qu’elle avait pleuré parce qu’il la connaissait depuis leur enfance et c’était justement pour cette raison qu’il ne fit aucun commentaire et la laissa servir le thé.

    – Nous devons rejoindre le Docteur, déclara River en prenant la tasse que lui présentait Amy. C’est la seule solution pour que vous retrouviez... enfin... pour que vous me retrouviez...

    – Mais on ne sait même pas où ni quand il est, répliqua Rory.

    River baissa les yeux et mit un certain temps avant de répondre :

    – Je... je m’en souviens... du moins j’ai quelques brides de souvenirs.... je me rappelle de l’endroit et aussi de l’époque, il y avait le Docteur et une femme qui m’avait sauvée...

    – Si vous saviez, pourquoi n’avez-vous rien fait avant ? s’emporta Amy.

    – Je ne le pouvais pas, je ne pouvais rien avant aujourd’hui, c’est le Docteur qui me l’a dit, mon Docteur...

    Amy s’affala dans le canapé, le regard perdu dans le vide. Rory la prit par les épaules.

    – Et le Docteur, comment connait-il l’endroit où elle a emmené notre fille ?

    – Je n’en sais rien, admit River. J’ignore comme il a su mais il était là et vous aussi, c’est la raison pour laquelle nous devons y aller.

    Elle se leva et programma son bracelet manipulateur de vortex.

    – 23 novembre 1938, c’est parti ! dit-elle en l’actionnant.

    Et ils disparurent tous les trois dans le vortex du temps.

    Plusieurs heures auparavant, la prison des Clercs.

    Les néons turquoise ne parvenaient pas à éclairer parfaitement le long couloir dont le plafond était empli de gros tuyaux. L’élégante jeune femme, habillée d’une somptueuse robe, le longea en se dandinant, il s’agissait de River Song. Elle s’arrêta lorsqu’elle vit une silhouette qui portait une cape dans l’ombre qui lui barrait le chemin.

    – Oh ! Maintenant voilà un jeune homme déguisé en romain. Je ne pensais pas qu’on lisait mes mémos ! dit-elle d’un ton ironique en croyant reconnaitre l’un des gardiens de la prison.

    Le jeune romain avança de quelques pas vers la lumière.

    – Dr Song, c’est Rory, répondit-il. Désolé, on s’est rencontré ? J’ai du mal à suivre avec tous ces croisements temporels.

    – Oui... dit-elle d’une petite voix.

    Et elle le connaissait bien, si seulement il pouvait savoir...

    – Oui, on s’est déjà rencontré...

    Elle s’avança vers lui, les yeux admiratifs.

    – Bonjour, Rory...

    L’émotion commença à s’emparer d’elle, elle rêvait de pouvoir l’appeler « papa » mais elle savait qu’elle ne le pouvait pas, pas encore. Rory remarqua qu’elle n’était pas comme la River qu’il avait connu dans son passé.

    – Qu’y a-t-il ? demanda-t-il.

    River ouvrit la bouche, il fallait qu’elle trouve une excuse, n’importe quoi pour ne pas trahir ce qu’elle ressentait vraiment.

    – C’est mon anniversaire, répondit-elle.

    Rory hocha la tête, River continua en lui racontant avec l’enthousiasme d’une jeune fille la journée qu’elle avait passée à la Tamise en 1814 avec le Docteur, mais un Docteur qui venait du futur, un Docteur qui avait déjà envoyé Rory pour recruter River et tous les deux le savait.

    – Le Docteur m’envoie, dit Rory.

    – Oui mais d’un point temporel différent, continua-t-elle.

    – Sauf si il y en a deux, ajouta Rory sur le ton de l’humour.

    – Maintenant, c’est un anniversaire complètement différent, dit-elle en s’éloignant pour pouvoir lire son journal qui faisait tant penser au TARDIS.

    – Restez là !

    – Demon’s Run, dit-elle en relevant les yeux.

    – Comment le savez-vous ?

    Elle réfléchit à la réponse qu’elle allait lui donner et se retourna pour le regarder en face.

    – Je viens de son futur, je sais toujours, dit-elle en essayant de sourire. Pourquoi es-tu déguisé ?

    Rory regarda sa tenue de romain avant de répondre :

    – C’est une idée du Docteur.

    – Bien sûr, ce sont ses règles d’engagement. Voler comme un papillon, piquer comme une abeille...

    – Et paraître ridicule !

    – As-tu pensé aux talons ? le railla-elle en lui tournant une nouvelle fois le dos.

    – Ils ont enlevé Amy, dit-il, plus sérieux que jamais. Et notre bébé.

    Le visage de River changea d’expression.

    – Le docteur rassemble du monde, nous allons la chercher mais nous avons besoin de vous aussi.

    – Je ne peux pas... répondit-elle, le regard perdu dans le vide. Pas encore.

    – Pardon ? fit Rory en fronçant les sourcils.

    – C’est la bataille de Demon’s Run, l’heure la plus sombre du Docteur. Il s’élèvera plus haut que jamais mais il tombera encore plus bas. Je ne peux pas le rejoindre avant la fin.

    – Pourquoi ? demanda-t-il alors qu’il n’en croyait pas ses oreilles.

    – Car il doit en être ainsi.

    Elle s’éloigna et lui parla à travers les barreaux de la porte du couloir.

    – C’est le jour où il va finalement savoir qui je suis exactement.

    Puis elle se dirigea vers sa cellule, laissant Rory repartir bredouille. C’est alors que le chemin lui fut une nouvelle fois barrée par un homme qu’elle connaissait bien et qui se tenait devant une cabine téléphonique de police de couleur bleue.

    – Docteur ? Tu es revenu pour savoir si je m’étais bien amusée aujourd’hui ?

    – Je n’ai aucune idée de ce que tu as fait aujourd’hui, dit-il d’une voix grave. Je suis venu te poser une question, une seule question.

    – Tu ne sais pas ce que j’ai fait aujourd’hui ? s’emporta-t-elle. Mais tu m’appelée...

    Elle ressortit son journal et le feuilleta en tournant énergétiquement les pages.

    – Cette rencontre n’est pas notée, pourquoi ? De quel point temporel viens-tu ? Tu...tu ne peux pas changer les règles, ce n’est pas juste !

    – Où t’a emmenée Mme Kovarian lorsqu’elle s’est enfuie de Demon’s Run ? demanda-t-il.

    – Quoi ? s’exclama-t-elle.

    – Il y a quelques secondes tu as parlé à Rory, je l’avais envoyé te chercher mais tu as refusé car c’est une version de toi plus jeune qui est venue et qui nous a révélé qui tu étais réellement. Kovarian est partie en emportant le bébé avec elle et je veux savoir si tu sais où elle est.

    – Alors c’est comme ça que tu as su... répondit-elle. Je me suis toujours demandé comment tu avais fait pour me retrouver ce jour-là mais en fait c’était moi... cela a toujours était moi...

    Elle tourna les pages de son journal et s’arrêta sur celle qui l’intéressait :

    – Rends-toi à l’extrémité sud Austfonna en Norvège, le 23 novembre 1938, tu y trouveras qu’un unique bâtiment, lui dit-elle.

    – Austfonna ? C’est la partie orientale de Nordaustlandet, dans l’archipel de Svalbard. Ça me fait penser au jour où j’ai bu une tasse de thé avec Philip Pullman, il est cool... Non, non ! Je m’éloigne du sujet ! Austfonna, 23 novembre 1938, compris. Tu viens ?

    – C’est une bataille que j’ai déjà livrée. Lorsque tu m’as demandé de renvoyer mes parents chez eux, ils ont insistés pour savoir où j’étais ou plutôt où était le bébé, tu les rejoindras là-bas. Si je viens avec toi ça fera deux versions de moi adultes pour retrouver une version de moi bébé, on risque de provoquer un sacré paradoxe, non ?

    – Je n’arriverais pas à te faire changer d’avis ?

    River fit « non » de la tête en lui souriant. Le Docteur retourna dans son TARDIS et se volatilisa en produisant le son si caractéristique du moteur, le sourire de River disparut de son visage.

    – Je suis désolée mon cœur mais tu vas devoir encore subir de nombreuses épreuves...

    Le TARDIS réapparut au milieu d’une tempête de neige, dans la cours clôturée du bâtiment que lui avait indiqué River, à la date exacte qu’elle lui avait dit.

    Le Docteur sortit et ne put s’empêcher de se frictionner les bras à cause du froid, il utilisa ensuite son Tournevis Sonique pour déphaser son vaisseau d’une seconde dans le temps afin de le rendre invisible puis il commença son inspection des lieux.

    Il entra dans le bâtiment et fouilla trois salles sans rien trouver de suspect. Il trouvait étrange le manque de gardes, c’était comme si il était seul dans ce bâtiment, il termina d’examiner toutes les salles du rez-de-chaussée puis grimpa l’escalier.

    Il passa ensuite par la première porte sur sa gauche et entra dans ce qui paraissait être une chambre d’hôpital, à première vue elle semblait vide, à première vue seulement parce que...

    CRACK

    Quelqu’un fracassa un vase sur le crâne du Docteur, il vacilla et perdit connaissance.

    Amy, Rory et River apparurent également dans la tempête à côté du bâtiment.

    – Oh mon Dieu ! s’exclama Rory en s’appuyant sur ses genoux. Et dire que je me plaignais du TARDIS, je sens que je vais rendre mon quatre heure...

    – En parlant du TARDIS, où est-il ? Où est le Docteur ? demanda Amy.

    – Je n’en ai aucune idée, répondit River en armant son blaster.

    Rory s’éloigna des deux femmes pour qu’elles ne le voient pas avoir des haut-le-cœur et se cogna contre quelque chose d’invisible.

    – Aïe ! hurla-t-il en se pinçant le nez. Je crois que j’ai trouvé le TARDIS.

    – J’aurais dû m’en douter, fit River en souriant, le Docteur aime bien le rendre invisible. Il doit être déjà à l’intérieur, ne perdons pas de temps !

    Ils s’engouffrèrent dans le bâtiment.

    Le Docteur rouvrit les yeux, il était allongé sur un lit et des sangles étroitement serrés autour de ses mains et de ses pieds l’empêchaient de bouger.

    – Vous êtes réveillé ? Ce n’est pas trop tôt ! dit une voix qu’il reconnut aussitôt.

    – Où est-elle, où la cachez-vous, Kovarian ?

    – Je ne pensais pas que vous me retrouveriez aussi facilement, mais surtout je ne pensais pas vous capturer aussi vite. La gamine ne me sert finalement plus à rien, je vais me faire un plaisir de vous donner le coup de grâce moi-même.

    Elle sortit un pistolet Lüger de derrière son dos et le pointa entre ses deux yeux. Une véritable terreur se lisait sur le visage du Docteur, il essaya vainement de remuer.

    – Je ne sais pas si je vous tire dessus en pleine tête ou bien dans les deux cœurs, se délecta-t-elle. Vous ne pouvez pas à savoir à quel point cela me réjouit de vous voir dans cet état, aussi inoffensif qu’un chiot... J’ai vécu toute ma vie dans cet unique but, votre mort fera ma gloire, Docteur... ARGH !

    Pendant qu’elle parlait, elle n’avait pas remarqué qu’il avait sortit d’un geste presque imperceptible son Tournevis Sonique de sa manche et qu’il l’avait utilisé pour faire exploser le Lüger.

    Le choc lui fit perdre l’équilibre et elle tomba en arrière.

    – « Quand on veut tuer quelqu’un, on ne raconte pas sa vie », dit-il.

    Puis d’un mouvement habile de la main, il fit pivoter le Tournevis entre ses doigts et déverrouilla la boucle de la sangle. Il libéra ensuite son autre bras et ses jambes avant de se précipiter sur madame Kovarian mais la porte s’ouvrit au même moment et un Moine Sans tête fit son apparition. Il leva son épée, prêt à frapper, le Docteur saisit un chariot médical et le poussa sur le nouveau venu qui bascula sur le côté. Le Docteur sauta au-dessus de lui et s’enfuit à toutes jambes.

    Il reprit le chemin en sens inverse, dévala l’escalier quatre à quatre et se retrouva nez à nez avec Amy, Rory et River.

    – Qu’est-ce que vous faites là ? demanda-t-il en prenant Amy dans ses bras.

    – Nous sommes venu chercher Melody, répondit-elle.

    River hésita puis se jeta également dans les bras du Docteur. Après leur accolade, le Docteur et Rory se tournèrent l’un vers l’autre, ils commencèrent à écarter les bras puis se ravisèrent et le Docteur fit quelques tapes sur l’épaule de Rory.

    – Roranicus Pondicus ! dit-il en lui souriant.

    Les retrouvailles furent interrompues par un éclair rouge qui fonça droit sur eux. River, qui fut le première à le voir, cria au autres de se baisser et se jeta sur le Docteur pour le plaquer au sol.

    L’éclair passa au-dessus de leur tête et en se relevant, ils virent madame Kovarian ainsi que le Moine Sans Tête à l’autre bout du couloir, ce dernier brandissait son épée dont des étincelles en jaillissaient.

    – Cette fois vous ne vous échapperez pas, Docteur, dit-elle.

    Elle sortit un petit boitier et l’actionna, le mur derrière eux commença à trembler puis il se souleva en grinçant, laissant apparaitre une salle cachée.

    Il y avait une créature verte enchainée à l’intérieur, c’était une sorte d’extraterrestre insecte-humanoïde avec un exosquelette très dur et des pattes qui se terminés par des griffes acérées.

    – Un Viperox... marmonna le Docteur.

    Rory poussa un cri aigu, le Docteur lui plaqua immédiatement la main sur sa bouche.

    – Silence ! ordonna-t-il. Les Viperox ont une ouïe fine !

    – Exact, renchérit madame Kovarian, et celui-ci est particulièrement affamé.

    Elle appuya sur un second bouton du boitier et les chaînes se détachèrent, libérant ainsi le monstre qui se rua vers eux tandis qu’elle prit la fuite avec le Moine Sans Tête. River tira plusieurs fois sur lui mais son blaster ne semblait lui faire aucun effet, le Viperox la frappa violement et elle fut éjectée au loin.

    Rory sortit son sabre romain ainsi qu’un blaster et fit face au terrible monstre, River se releva et se plaça à côté de lui.

    – On s’occupe de lui, mon cœur, dit-elle. Retrouve Madame Kovarian avant qu’elle ne s’échappe une nouvelle fois.

    Le Docteur ne voulut pas les laisser seuls mais Rory insista en lui ordonnant de ramener leur fille saine et sauve, il finit par se laisser convaincre et il partit avec Amy à la recherche de Madame Kovarian.

    – Mon cerveau me dit d’attaquer mais mes jambes refusent de bouger, dit Rory en contemplant le Viperox.

    – Courage, tu as déjà combattu des ennemis plus féroce que ça, essaya de le rassurer River.

    – C’est vrai ? Je ne me souviens pas d’avoir vu des monstres aussi hideux que celui-ci.

    – Oh, alors tu vas combattre des ennemis plus féroces... Bon, je prends par la droite et toi attaque à gauche, Ok ?

    – Ok, ajouta-t-il.

    Puis en puissant un cri de guerre, ils se jetèrent sur le Viperox. Rory frappa avec son sabre, tourna sur lui-même et enchaina avec une série de tir de blaster. River sauta pour esquiver les coups de griffes du monstre tout en contre-attaquant. Le Viperox ne savait plus où donner de la tête et commença à montrer des signes de fatigue, ce qui enchanta River.

    Le Docteur et Amy couraient si vite que la jeune femme avait attrapé un poing de côté qui lui faisait horriblement mal au ventre mais elle ne voulait pas perdre une seule seconde. Madame Kovarian se tenait à l’autre bout du couloir du 1^er étage, elle entra dans une salle en laissant le Moine Sans Tête se charger d’eux. Le Docteur s’arrêta en glissant et faillit trébucher.

    – Oh ! Un valeureux guerrier ! s’exclama-t-il. Es-tu certain d’avoir suffisamment la tête sur les épaules pour pouvoir nous combattre.

    Il se retourna sur Amy, le sourire en coin.

    – La tête sur les épaules, tu as compris ? C’est un Moine Sans...

    Puis voyant qu’elle haussait un sourcil :

    – Bon d’accord, j’arrête avec mes blagues pas drôles.

    – Ça vaut mieux, oui, ajouta-t-elle.

    Le Moine Sans Tête chargea furieusement, le Docteur sortit son Tournevis Sonique et le désarma en faisant chauffer la lame. Il ramassa ensuite l’épée et le menaça.

    – Je vous laisse la vie sauve si vous me promettez de partir sans vous retourner, rejoignez votre planète et ne réapparaissez plus jamais devant moi, dit-il.

    Le Moine Sans Tête lui fit signe qu’il avait compris et disparut, le Docteur et Amy le regardèrent s’enfuir puis rentrèrent dans la salle.

    Madame Kovarian reposa le bébé qu’elle tenait dans ses bras dans le lit, le second Moine se trouvait derrière elle.

    – On se croirait dans un hôpital, fit remarquer Amy.

    – Je sais... ajouta le Docteur.

    Madame Kovarian leur fit face, il était impossible d’interpréter ce qu’elle ressentait à cet instant, de la peur, de la haine...

    Deux tirs combinés des blasters dans la patte droite du Viperox lui firent perdre l’équilibre, il trébucha et tomba à genoux. Rory leva son sabre devant lui et l’abattit. La tête du monstre roula sur le sol et avec un dernier spasme, le Viperox frappa Rory qui ne s’y attendait pas et qui fut propulsé à quelques mètres.

    Il se remit à genoux en toussant et son regard se glaça lorsqu’il croisa celui de River.

    Elle pointait son blaster sur lui et jamais Rory n’avait vu autant de haine dans ses yeux, elle en avait la mâchoire crispée.

    Rory ne comprenait plus rien, pourquoi voulait-elle le tuer alors qu’elle leur avait révélé qu’elle était leur fille ? Il prit peur, il ne voulait pas mourir ainsi, lui qui s’était toujours considérer comme un homme bon, il ne méritait pas de finir comme ça.

    Les deux coups de blaster retentirent, Rory ferma les yeux puis le temps passa et il était toujours en vie. Il rouvrit les yeux et entendit des gémissements derrière lui, il se retourna et vit deux hommes allongés par terre, ils avaient tous les deux reçu une blessure à la jambe. Rory remarqua deux révolvers non loin d’eux, si River n’avait pas tiré, ces deux types lui auraient fait la peau.

    – Tu croyais vraiment que j’allais te descendre ? lui demanda River avec une pointe d’amusement dans la voix et en l’aidant à se relever. Allez viens, nous devons rejoindre les autres.

    – Vous ne pouvez plus vous échapper, Madame Kovarian, rendez-vous, ordonna le Docteur.

    Le second Moine lança des éclairs rouges mais le Docteur leva son épée et la lame les absorba tous. Les deux adversaires se livrèrent ensuite un duel qui fut rapide car le Docteur le plaqua contre le mur et lui planta sa lame au niveau de l’épaule, il parvint ensuite à se saisir de l’épée du Moine et le bloqua au niveau de l’autre épaule, il ne pouvait plus bouger.

    – Voilà qui est beaucoup mieux, dit le Docteur. Maintenant vous allez vous éloigner du lit le temps qu’Amy reprenne sa fille.

    Madame Kovarian recula vers la baie vitrée coulissante et alla sur le balcon. Amy ne bougea pas d’un pouce.

    – Allez, vas-y, lui dit le Docteur en montrant le lit du menton.

    Elle acquiesça et se dirigea vers le lit, elle se pencha et poussa un hurlement :

    – Ce n’est pas ma fille ! Ce n’est pas Melody ! cria-t-elle.

    Le Docteur se précipita vers le lit, lui remarqua que le physique du bébé était différent mais il reconnu malgré tout la fille de Rory et d’Amy même si quelque chose clochait, il avait comme un mauvais pressentiment. Il prit son amie dans ses bras et tenta de la calmer.

    – Amy, écoute-moi, c’est bien elle, c’est Melody...

    Il fixa froidement Madame Kovarian.

    – Comment avez-vous pu faire ça ? Comment avez-vous... vous l’avez forcé à se régénérer... vous n’êtes qu’un monstre !

    Amy plaqua sa main contre sa bouche et prit Melody dans ses bras, elle ne put empêcher ses larmes de couler à flots.

    Rory et River arrivèrent au même moment, Madame Kovarian sortit alors un pistolet. Voyant qu’elle allait perdre la partie, elle décidé de se débarrasser du bébé, elle pointa Amy qui resta figée de peur. River se précipita devant eux et se prit la balle dans l’épaule.

    Le Docteur se jeta sur Madame Kovarian et ils basculèrent tous les deux de l’autre côté du balcon. Il se tenait aux barreaux et elle à sa cheville, en-dessous d’eux c’était le vide. Bien qu’ils se trouvaient au 1^er étage, la chute pouvait se révéler dangereuse.

    Le Docteur remua la jambe pour la faire lâcher prise et tandis que Madame Kovarian bascula dans le vide, le Moine Sans Tête, que tout le monde avait oublié et qui avait réussi à se libérer, se jeta du balcon et l’enveloppa dans sa coule. Ils atterrirent dans un bruit sourd dans la neige.

    La tempête et le froid rendaient les barreaux du balcon particulièrement glissants et il sentait qu’il n’allait pas tenir très longtemps. Rory se précipita pour tenter de le rattraper mais il arriva trop tard et le Docteur chuta à son tour.

    – Non ! hurla River, qui se maintenait une forte pression sur son épaule.

    – Je vais voir comment il va, dit Rory.

    Il se passa alors quelque chose qui leur était déjà arrivé mais qu’ils ne s’attendirent à revivre : Melody se liquéfia en une marre de Chair. Amy poussa un cri déchirant.

    Le Docteur rouvrit les yeux lorsqu’il entendit le hurlement d’Amy, il tourna la tête sur le côté en toussant et crachant de la neige. Il vit la coule recouverte de poudreuse du Moine et tendit la main pour s’en saisir. Il ne restait plus que la coule, Madame Kovarian et le Moine Sans Tête s’étaient enfuis.

    Il se remit à quatre pattes puis se releva, il avait encore la tête qui lui tournait mais il se dépêcha de rejoindre les autres.

    – Que s’est-il passé ? demanda-t-il alors qu’il fixait Amy qui était assise, les bras autour des genoux et le regard perdu dans le vide.

    Puis il remarqua la flaque de Chair.

    – Ce n’était pas Melody, expliqua Rory. Il s’agissait d’un Avatar, un clone de Chair. Elle nous a rejoué le même tour.

    – Elle n’est plus là, elle s’est enfuie. Je ne sais pas où la chercher...

    River se dirigea vers le meuble, elle venait de remarquer quelque chose qui avait échappé aux autres.

    – Regardez, dit-elle. Je pense savoir où la trouver.

    Elle leur montra une photographie dans un cadre, dessus il y avait deux personnes. L’une d’elle n’était autre que Madame Kovarian, quant à l’autre...

    – Ce n’est pas possible... marmonna Rory.

    Il s’agissait d’un homme plus petit qu’elle, il avait un regard hostile et une fine moustache en brosse à dents. Il n’était pas difficile à identifier avec son symbole sur le bras.

    – Je crois que je vais aller faire un tour du côté de Berlin, dit le Docteur.

    La tempête de neige faisait de plus en plus rage, seule une jeep fonçait au travers du glacier Austfonna, elle était conduite par le Moine Sans Tête qui, ayant laissé sa coule derrière lui, se retrouvait nu.

    Sur la banquette arrière, Madame Kovarian caressa Melody qui était parfaitement endormie.

    – Ne t’inquiète pas ma chérie, je vais m’occuper de toi comme une mère... personne ne t’arrachera à moi, je vais te cacher... nous vivrons avec le Silence...

    Tandis que la jeep roulait à travers la tempête, Madame Kovarian éclata d’un rire démoniaque.

                                                                                                              Ludovic VANWOLLEGHEM